L’imagination, c’est probablement ce qui caractérise le plus la vie d’un enfant. Que devient-elle en vieillissant, que devient-elle quand on atteint l’âge où rêver semble interdit ? Aujourd’hui, c’est une imagination qui se noircit, qui se confronte aux «problèmes de la vie». 
En grandissant, nous comprenons les choses, nous comprenons mieux la vie, nous comprenons mieux la mort et surtout nous réalisons que nous aussi, nous allons y passer. Notre vie semble raccourcir à l’instant précis où l’on nous dit qu’elle est la meilleure. 
A 25 ans, je ne suis déjà plus de la jeune génération. Cet âge est comme le creux d’une vague, une pause pour ceux qui sont devenus récemment adultes. 
A 25 ans j’entends mes proches dire que j’ai le temps, que je suis jeune. Ma mère me dit de faire ma vie comme bon me semble tout en précisant que c’est éphémère et qu’il faut en profiter. Mais la vérité c’est qu’à ton âge elle était mariée, déjà élevant des enfants. Tu réalises que certains de tes amis s’installent en couple et que d’autres se marient, achètent leur appart ou leur maison, pressés de copier ce modèle « idéal ». 
À 25 ans mon corps change, il vieillit lui aussi. Je perds en souplesse, ma peau se détend et mon cerveau ralentit, je le sens. Les souvenirs s’effacent face à ceux qui viennent d’être créés, mes rêves d’enfance se brisent là où je prends conscience que je ne pourrai plus les réaliser. 

À 25 ans j’écris le début de mon histoire alors qu’au moins le quart de mon existence est déjà passé. Une introduction bien trop longue pour une vie qui semble sur le point de s’arrêter.

Cette série, ce sont deux êtres, deux jeunes, qui ne le sont plus, non pas selon leur âge, mais selon la pression sociale.

Série réalisée par le duo de photographe Léo Duthoit et Noémie Lecampion.

À la fois semblables et complémentaires, Léo et Noémie constitue un duo utilisant leurs différentes approches pour développer un projet commun. Candide est un sujet sur l’identité, l’appartenance et sur la question du statut de jeune adulte dans notre société moderne. En employant les méthodes de l’argentique, du polaroid et de la vidéo, ces deux jeunes adultes jouent avec différents procédés pour montrer leur propre identité. Les deux visions s’opposent et s’entremêlent. C’est avec le choix d’un noir et blanc doux mais pesant que Noémie illustre cette série. Noémie joue avec la notion de l’équilibre entre le réel et l’imaginaire. La liberté de créer une ambiance étrange lui permet de mieux affronter le réel. C’est avec une festivité de couleurs abstraites que Léo illustre cette série. Léo utilise le médium du polaroid qu’il détourne de sa fonction pour construire des tableaux. Il utilise le polaroid dans son ensemble, allant de son support, à la chimie qui le constitue. Chaque élément du polaroid est ici détourné pour manifier les images qu’il présente. Deux visions d’une même relation commune. Ils déconstruisent la vision du couple, établissent le lien de l’abstrait et des photographies.

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